Editorial de David Caillouel, président du SEFB, dans la Lettre d’information des exploitants forestiers (Mai-Juin 2023).
Le réchauffement climatique avec ses conséquences directes sur la ressource (dépérissement des arbres, prolifération des parasites, multiplication des incendies…) menace nos forêts et doit nous conduire à repenser notre métier en faisant évoluer, pour les années à venir, notre approche de la forêt. À cette indispensable mutation viennent s’ajouter les contraintes techniques et administratives – trop souvent aveugles et excessives – que nous imposent désormais les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) au motif de protéger la biodiversité des forêts ; ce que nous négligerions de faire.
Présents 5 jours par semaine, à raison de 10 heures par jour, au plus profond des forêts, les exploitants forestiers, tout comme les autres acteurs de l’amont de la filière, font partie de ceux qui connaissent le mieux – pour y travailler au quotidien – la forêt et sont, de ce fait, les mieux placés pour la protéger et la préserver. C’est pourquoi « l’opérateur vertueux de la nature » que nous sommes entend s’impliquer plus que jamais dans la protection de nos forêts et de leur biodiversité.
Pour nous permettre d’agir efficacement, nous devons, aujourd’hui, être officiellement reconnus par le gouvernement, notamment les Ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, comme acteur majeur et essentiel de la filière-bois. Parce que nous entendons être en première ligne dans la préservation de nos forêts et de leur biodiversité, le SEFB est intervenu ces derniers mois :
- auprès des parlementaires des deux assemblées, pour être reconnu comme référent incendie et sanitaire dans la lutte contre la prévention des incendies et la prolifération des parasites ;
- auprès du gouvernement, pour faire avancer la mise en place d’une carte d’exploitant-forestier qui serait couplée à l’adhésion à une charte des bonnes pratiques forestières afin de garantir que les chantiers forestiers respecteront la nature et son environnement ;
- auprès des autres syndicats de l’amont et de l’ONF, pour notamment optimiser la relation ETF/exploitant-forestier, mieux formaliser les modalités de contrôle liées à la biodiversité et uniformiser l’accès égalitaire à la récolte des forêts publiques et privées.
Parce que notre vision constructive et responsable du métier d’exploitant-forestier doit pouvoir être entendue et prise en compte par les pouvoirs publics, nous attendons – suite à une nouvelle demande de rendez-vous – d’être reçus par le Ministre de l’Agriculture pour lui exposer de vive voix :
- notre volonté d’engagement pour la préservation de nos forêts et de sa biodiversité,
- le rôle essentiel que sont bien décidés à jouer les exploitants-forestiers au sein de la filière-bois si l’on veut que celle-ci soit d’une part représentative de l’ensemble de la filière et puisse, d’autre part, relever avec succès les défis économiques, écologiques et sociétaux auxquels elle est confrontée.
David Caillouel
Président du SEFB